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Voir le monde

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19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 10:48

Quel est l’arbre le plus grand ? Quel arbre détient le record de longévité ? La dendrologie, science des arbres, organise  elle aussi, ses concours.
A ce jour, les séquoias sont les plus grands arbres du monde.

Mais, la croissance d’un arbre, comme pour tout autre être vivant, n’est pas infinie. A partir d’une certaine taille, la sève risque de ne plus pouvoir alimenter les feuilles.

C’est exactement le même processus que la circulation sanguine pour le cerveau. Si un cerveau n’est plus irrigué, il meurt.
De même, si les feuilles d’un arbre ne sont plus irriguées par la sève, elles meurent.


Les arbres les plus grands

Le record de hauteur a été longtemps  détenu par à une espèce d’eucalyptus australiens dont un spécimen, mesuré au 19e siècle, atteignait 114,30 m.

Actuellement, c’est en Californie, dans le Sequoia National Park et le Yosemite National Park, que vivent les plus grands arbres du monde. Ce sont les séquoias géants (Sequoiadendron gigantea) et les séquoias à feuilles d'if (Sequoia sempervirens).

Sequoia geant de Californie

Séquoia géant photographié dans le Sequoia National Park. By Ken Mccown

Ces arbres ont pu subsister dans l’Ouest américain et plus précisément dans les montagnes de Californie.
Cet arbre possède une autre particularité. En effet, son écorce fibreuse est molle. Si vous frappez un séquoia de votre poing, vous ne vous blesserez pas car son écorce amortit les chocs.

base d'un Séquoia géant

Base d'un Séquoia géant. By Random curiosity

Les Américains protègent ces arbres et leur donnent des noms. L’un des plus célèbres a été baptisé « Général Sherman ». Il mesure 85 m de haut et a une circonférence de 24,30 m.
Il pèse 2 000 tonnes environ.

On estime qu’il lui a fallu plus de 3 000 ans pour arriver à cette taille.

Séquoia géant baptisé Général Sherman

Séquoia géant baptisé Général Sherman. By Jeremy B.Yoder

D’autres séquoias peuvent être plus grands. Un Séquoia qui avait été abattu mesurait 111,60 m mais sa circonférence n’était que de 13,40 m.

Un séquoia géant baptisé "Général Grant" a une circonférence exceptionnelle de 38 m.

Séquoia géant baptisé Général Grant

Séquoia géant baptisé Général Grant. By Ebygomm

Jusqu’en 2006, le record de hauteur était de 112,80 m. Un autre séquoia a été découvert en septembre 2006 et a détenu pendant quelques temps le record du plus grand arbre du monde avec une hauteur de 115,20 mètres.

Séquoias dans le Yosemite National Park

Séquoias dans le Yosemite National Park. By Cryptonaut

Mais, un séquoia baptisé Hyperion lui a volé son titre avec une hauteur de 115,55 m. Ce n’est pas un séquoia géant mais un séquoia à feuilles d'if.

Les séquoias ont également existé en Europe mais l’avancée des glaciers arctiques qui ont envahi le nord du continent au cours du dernier million d’années les a fait disparaître. Ils ont cependant été réacclimatés mais aucun n’atteint la taille des séquoias américains.

Séquoia Geant

Séquoias dans le Sequoia National Park. By Jason Gillyon

Par contre, en Europe, le sapin Douglas (Pseudotsuga menziesii) également appelé pin d'Orégon en Amérique du Nord, peut atteindre 110 m de hauteur. Mais, cet arbre est originaire d'Amérique du Nord.

Pins Douglas

Sapins Douglas. By Leunix

Il faut plusieurs siècles à ces arbres pour atteindre cette hauteur.
Un sapin, abattu en 1947, de 53 m de haut, avait 320 ans.

Les arbres les plus gros

C’est un conifère, le Taxodium, au Mexique qui détient le record de grosseur avec une circonférence de 50 m à la base et 34 m à 1,50 m du sol. Taxodium mucronatum est également appelé cyprès de marais mexicain.

Taxadium mucronatum

Taxodium mucronatum. By La nave de los locos

Les baobabs africains (Adansonia digitata).et les kauris géants néo-zélandais (Agathis Australis) sont très proches de ce record.

Kauri géant de Nouvelle Zélande

Kauri de Nouvelle-Zélande. By g-hat

Cependant, les baobabs ont la particularité de puiser de fortes quantités d’eau dans leur tronc ce qui leur donne cette apparence « obèse ».

baobab africain

Baobab photographié au Zimbabwe. By Iron Manixs

C’est une nécessité vitale pour eux car ils vivent dans des régions très arides. Bien qu’ils soient  très grands, ils ne vivent que quelques siècles.

Les arbres les plus vieux

Pour connaître l’âge d’un arbre, on compte le nombre d’anneaux de bois appelés cernes. En effectuant un carotage du tronc, on peut connaître l’âge de l’arbre.

Anneaux de croissance sur un Séquoia

Anneaux de croissance sur un Séquoia. By Organic.matter

Ce sont des pins qui poussent en Californie, dans les White Mountains, qui détiennent le record de longévité. Le doyen est âgé de 4 900 ans. Ce Pinus longaeva était donc déjà là avant que les Egyptiens construisent leur première pyramide.

White Mountains

White Mountains. By Clinton Steeds

En pratiquant des carotages, les spécialistes ont pu trouver des pins vieux de 8 000 ans. Mais, il s’agit plutôt de squelettes qui présentent une allure desséchée.

Pins de Californie

Pin photographié dans les White Mountains. By Clinton Steeds

Parmi les records de longévité, on a daté au Carbone 14 un cèdre japonais qui a 5 200 ans.

En Europe, l’If de la forêt de Clifdon, à Edron, en Grande-Bretagne, a 3 000 ans. En France, le record de longévité est détenu par deux ifs : l’if du cimetière d’Estry, dans le Calvados et l’if du cimetière de la Haye-de-Routeau, dans l’Eure.
Ces deux ifs sont âgés d’environ 1 700 ans. Il n’est pas possible d’être plus précis car ces arbres ont un tronc creux ce qui interdit tout carotage.

If photographié en Angleterre

If photographié en Angleterre. By Myrddrr

Parmi les arbres qui vivent le plus longtemps, citons également les châtaigniers dont un spécimen a été daté de 820 ans. Les chênes peuvent également atteindre un âge très vénérable, avec un record d’environ 900 ans.
Il est facile de dater un chêne car on sait que cet arbre accroît sa circonférence d’un mètre tous les 100 ans.
Donc si un chêne a 10 m de tour de taille, cela lui confère un âge d’environ 1000 ans.

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 11:20



Le sphinx est sans doute le monument le plus célèbre de l’Egypte. Doté d’un corps de lion et d’une tête d’homme, il est devenu le symbole d’une controverse qui oppose les égyptologues aux géologues. Le Sphinx de Gizeh est encore loin de nous avoir dévoilé tous ses mystères .

Les caractéristiques du Sphinx

Sur le côté, et en aval de la pyramide de Khephren, se trouvent deux temples mais surtout le gigantesque sphinx.
Long de 74 mètres, pour une hauteur de 20 mètres, il est orienté plein est. Il fait face au soleil levant lors des deux équinoxes.
Il a été taillé d’un seul bloc, dans une crête de calcaire. Cette crête comprend un mamelon de roche dure surplombant d’une dizaine de mètres le reste du site.

C’est dans ce mamelon que la tête et le cou du sphinx ont été sculptés. Le reste du corps a été taillé dans le calcaire environnant.

Le sphinx est composé de plusieurs parties distinctes, présentant chacune une couleur différente. La tête est plus sombre et c’est la partie la plus résistante du monument.

Ceux qui l’ont édifié ont creusé une fosse qui encercle le sphinx.

La stèle du sphinx a été érigée sur le site vers 1 400 avant notre ère par Thoutmosis IV, un pharaon de la dix-huitième dynastie. Elle est toujours entre les pattes du Sphinx. Avant le règne de Thoutmosis, le monument était recouvert de sable jusqu’au cou.
Le pharaon a fait dégager le monument et a érigé cette stèle pour marquer l’évènement.

La datation du sphinx

C’est là que nous pénétrons sur un terrain miné. Tous les ouvrages de référence vous relateront les mêmes faits et la même chronologie :

Le sphinx a été sculpté vers 2 500 avant notre ère par Khephren et à son image. Ce monument est l’image symbolique du roi Khephren mais également le gardien de la nécropole de Gizeh. (Référence Les sites archéologiques Editions Gründ)

J’ai personnellement consulté six ouvrages différents et trouvé les mêmes indications.

Pourquoi ce monument est-il attribué à Khephren ?

A 15 mètres au sud du sphinx, se trouve le temple de Khephren ou temple de la « Vallée ». Au 19e siècle, les égyptologues pensaient qu’il avait été construit en des temps reculés de la préhistoire.
Mais, cette certitude a été balayée après la découverte dans l’enceinte du temple de plusieurs statues de Khephren ornées d’inscriptions.
Les égyptologues modernes en ont donc conclu que si ces statues étaient là, c’est que le temple avait été construit par ce même roi et donc le sphinx également

Il faut préciser que l’on ne peut pas dater le sphinx mais seulement son environnement.

La désertification du Sahara

Jusque là, rien de bien extraordinaire, me direz-vous. Officiellement, la civilisation égyptienne est née vers 2 925 avant notre ère.
Selon les égyptologues, le Sphinx a été construit dans la même période que la deuxième pyramide de Gizeh.

Vous remarquerez tout de même qu’il n’a fallu que 400 ans à une civilisation « primitive » pour bâtir tous ces chefs-d’œuvre. Mais, c’est là un autre mystère.

Les monuments de Gizeh sont fortement érodés par le sable. Cela n’a rien d’étonnant dans un tel environnement.
Le site est en permanence menacé d’ensablement et seul un entretien permanent évite ce problème.

Comme vous le savez certainement, le Sahara n’a pas toujours été un désert. Ce fut autrefois une région verdoyante où hommes et animaux trouvaient là de quoi s’épanouir.

Le Sahara oriental n’a pas reçu de pluie pendant une période qui s’étend de 70 000 à 11 000 ans avant notre ère.
Entre 12 000 et 11 000 ans avant notre ère, le système de mousson s’est déplacé vers le nord et les précipitations ont repris.
Cette pluviosité saisonnière a continué jusqu’à environ 3 400 avant notre ère. C’est pendant cette période que l’aridité actuelle a commencé. (Référence Berceaux de l’humanité Editions Larousse).

Donc, les experts s’accordent à dire que le Sahara n’a pas connu de pluviosité importante depuis environ 3 500 ans.

Le site de Gizeh se trouvait donc déjà dans un environnement très aride sous le règne de Khephren.

Quand les géologues s’en mêlent

En 1990, une équipe d’experts se rendit sur le site. Cette équipe était constituée du géophysicien Thomas L. Dobecki, d’un océanographe et de deux géologues dont le géologue Robert Schoch de l’Université de Boston. Il avait déjà écrit à cette époque plusieurs livres et faisait autorité en stratigraphie (branche de la géologie qui étudie les couches de roche sédimentaire).

Après étude du site, ils en arrivèrent à la conclusion que le Sphinx était beaucoup plus usé par les intempéries que les monuments voisins, datant de l’Ancien Empire.

Ces monuments sont manifestement érodés par le sable. Par contre, les experts furent d’accord pour dire que le corps du Sphinx et ses murs d’enceinte présentaient une érosion par la pluie.

En octobre 1992, Schoch présenta ses travaux à la convention annuelle de la Geological Society of America.
Son rapport était clair :

« L’érosion du Sphinx, comparée à celle des tombes de l’Ancien Empire, qui se trouvent à 200 mètres, signifie qu’il a des milliers d’années de plus que les tombes et donc que les pyramides.
Les traces d’érosion sont dues à la pluie et non au vent ».

Les géologues présents à l’assemblée ne réfutèrent nullement les preuves apportées.

Par contre, les égyptologues crièrent au scandale. D’autant plus que Schoch attribua un âge d’environ 7 000 ans avant notre ère au Sphinx.

Quelle que soit la date exacte, l’étude du climat au Sahara nous permet de dire sans aucune contestation possible que ce monument n’a pas pu être érodé par la pluie à partir de 2 500 avant notre ère.

Quand la science réfute les preuves scientifiques !

Il y a tout de même dans cette affaire un incroyable paradoxe. Les géologues n’ont aucun intérêt à dater le sphinx à une date plutôt qu’à une autre.
Ils se sont contentés de faire leur travail et d’en apporter les résultats.

Pourtant, les égyptologues et historiens refusent catégoriquement de prendre en considération ces preuves qu’on ne peut pourtant qualifier de fantaisistes.
Les traces d’une érosion éolienne ne sont absolument pas comparables à celles d’une érosion causée par la pluie.
C’est d’ailleurs bien ce qui semble fortement ennuyer les égyptologues.

Les ouvrages de référence qui reprennent la théorie officielle mentionnent également que le Sphinx a été sculpté à l’image de Khephren.

Là encore, il y a problème. En effet, la ressemblance entre les deux visages a été totalement réfutée par un groupe d’experts légistes de la police new-yorkaise.
La reconstitution faciale des deux visages selon une méthode employée dans les enquêtes criminelles a abouti à la conclusion que « Le Sphinx n’est en aucun cas un portrait de Khephren ».

Quand l’histoire ne devient plus cohérente…

Accepter que le Sphinx ait été édifié à une date nettement antérieure à 3 500 avant notre ère revient à admettre que toute l’histoire de l’Egypte ancienne, telle qu’elle est inculquée dans les universités, est totalement fausse.
Cela revient également à accepter que notre évolution n’est pas celle qui nous est présentée officiellement.

Autant dire que cela remet en cause beaucoup trop de théories.

La première objection des égyptologues a été la suivante : « Si le Sphinx a été construit par une civilisation inconnue et plus ancienne que celle des égyptiens, que sont devenus les vestiges de cette civilisation ? ».

Cette objection est tout à fait recevable. Cependant, elle n’annule pas pour autant le rapport des géologues.
Ce rapport est malheureusement pour les historiens irréfutable.

Khephren n’a pas pu construire ce monument. Par contre, il l’a de toute évidence restauré.

Au vu de tous ces éléments, il est regrettable qu’une telle preuve ne soit pas prise en considération. C’est avec les cartes anciennes, très probablement, la plus belle preuve que nous ayons que notre histoire est très différente de celle qui nous est présentée.

Plutôt que de nier la réalité, ne serait-il pas plus profitable à l’humanité d’essayer de chercher d’autres preuves ?

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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 10:53


Les peuples nordiques, dont notamment les Vikings, vénéraient des dieux avant tout guerriers. Leur panthéon était dominé par Odin et Thor.
La mythologie nordique décrit également avec précision le début et la fin du monde. Parmi d’autres mythes nordiques, on trouve également celui des déesses de la fertilité et des voyantes, ainsi que d’étranges créatures : les géants, les elfes, les trolls et les nains. La mythologie nordique illustre un monde sombre qui sera finalement détruit lors d’un ultime combat entre les forces du bien et du mal : le Ragnarök.


La création du monde
Selon le mythe, le monde aurait surgi d’un gouffre immense : Ginnungagap, le Vide Béant. Le Créateur était le grand-père d’Odin, le plus grand des dieux nordiques.
Les créations se multiplièrent et les premiers géants firent leur apparition. Ils étaient les ennemis implacables des dieux.
Représentant le bien et le mal, les deux races étaient vouées à un conflit sans fin.
Parfois, ils fraternisaient et Odin naquit d’une liaison entre un dieu et une géante. Mais, il devint le fléau des géants. Il détruisit le géant Ymir.
Après ce meurtre, Odin et ses frères devinrent créateurs. Du corps d’Ymir, ils firent notre monde. Son sang se transforma en fleuves et en mers, sa chair en terre, ses os en montagnes, son crâne en voûte céleste.
Quatre nains, Nord, Sud, Est et Ouest reçurent comme mission de soutenir les coins du firmament.
La Lune et le Soleil furent placés sur des chars, poursuivis par deux loups, Skoll (répulsion) et Hati (haine).
A la fin des temps, ces deux monstres finiraient par dévorer les lumières célestes.
Odin et ses frères façonnèrent ensuite les êtres. D’abord, vinrent les nains qui naquirent de vers rongeant la carcasse d’Ymir. Ils furent placés dans des grottes pour chercher de l’or.
Après les nains, ce fut le tour des humains. Les dieux les installèrent dans la région de Midgard, située au centre de l’univers.
Enfin, les dieux créèrent leur propre domaine d’Asgard.
L’univers nordique se caractérisait par neufs mondes, répartis entre les humains, les géants et les races divines.
Le monde du dessous était le royaume d’Hel, déesse des enfers.
Ces neuf mondes cohabitaient difficilement et se battaient régulièrement entre deux alliances.
Cet univers reflète bien celui des Vikings, composé d’ententes fragiles et de conflits.
Le monde nordique comptait deux familles divines distinctes :
Les Ases « dieux » qui habitaient Asgardr et dont le chef était Odin
Les Vanes représentés par Freyr et Freyja qui représentaient l’agriculture et la fécondité
La religion nordique est riche et variée. La magie, la métamorphose, les prédictions y jouent un rôle important.
Les voyantes, volvas, jouissaient d’un statut spécial. Elles prédisaient l’avenir aux individus ou aux communautés. Les voyants prédisaient également l’avenir au cours de cérémonies sacrificielles.
 
Odin
Appelé « Père de Tout », Odin a engendré plusieurs autres Ases, dont Baldur et peut-être Thor.
Odin possédait une lance magique, Gungnir, fabriquée par les nains. Il montait le cheval à huit jambes, Sleipnir. Deux corbeaux l’accompagnaient, Huginn et Muninn, « pensée » et « mémoire ».
Odin était plus craint qu’aimé. Pour ce dieu, le savoir «était le pouvoir. Il avait sacrifié un œil pour boire à la source du Savoir.
Le chiffre neuf est symbolique dans la mythologie nordique. La principale cérémonie du grand temple d’Odin à Uppsala en Suède avait lieu tous les neuf ans et durait neuf jours ; on y sacrifiait neuf victimes, y compris humaine.
Grâce à ces rites sanglants, les gens pensaient qu’Odin leur serait favorable, surtout lors d’une guerre.
 
Thor
C’était le plus fort des dieux et aussi le plus admiré. Il incarnait la bravoure viking. Célèbre pour ses exploits de tueur de géants, il était vénéré comme principal défenseur d’Asgardr et de Midgard et protecteur du monde face au chaos.
Fils d’Odin et de Jord « la Terre », il vivait avec son épouse Sif. Il voyageait dans un char tiré par deux chèvres qui avaient des facultés magiques. Si l’on manquait de nourriture, on pouvait les tuer et les manger à condition de laisser les os intacts. Les chèvres se régénéraient alors.
Thor était également associé aux orages. On disait que le tonnerre venait du bruit de son char traversant le ciel. Les voyageurs invoquaient sa protection.
Thor possédait un marteau, Mjollnir, l’un des six trésors fabriqués par les nains pour les dieux.
Cette arme fracassait tout ce qu’elle touchait et revenait dans la main de Thor quand il la lançait.
Il possédait également une ceinture qui augmentait sa force de moitié quand il la portait.
Pour les peuples nordiques, Thor représentait le champion suprême vers qui se tourner en cas de danger.
D’autres dieux nordiques
Parmi les dieux nordiques, on peut notamment citer :
Baldur : Fils d’Odin, c’est le plus beau des dieux. Il est associé à la joie et à la lumière
Loki : Dieu fourbe qui finit par devenir un symbole du mal à l’état pur. C’est le père de Hel, la maîtresse de l’enfer, du loup Fenrir et du Serpent du Monde, Jörmungand
Heimdall : Dieu de l’aurore, c’est le gardien de Bifrost, le pont arc-en-ciel qui relie Midgard à Asgardr
Tyr : Un des premiers dieux de la guerre, célèbre pour sa force et son courage
Ull : Dieu du tir à l’arc et de la chasse ainsi que de l’hiver
Les Vanes
Njörd : Dieu des eaux côtières et de la pêche
Freyja : Déesse de l’amour passion et de la fécondité
Freyr : Dieu de la fertilité, associé au soleil et à la pluie

Offrandes et sacrifices

Les sacrifices étaient essentiels à la religion nordique. Les rituels étaient codifiés. Par exemple, on se réunissait dans grande salle de la demeure du chef, à un moment de l’année précis, et on répandait le sang d’un animal.

Les plus importantes cérémonies se déroulaient à Uppsala, en Suède et à Lejre, au Danemark. Ces rituels étaient organisés tous les neuf ans.
Le chiffre neuf prenait toute son importance. Les sources des chroniqueurs chrétiens de l’époque mentionnent 99 victimes humaines à Lejre et un nombre identique d’animaux. A Uppsala, il s’agit de neuf mâles de chaque espèce, dont des humains qui étaient sacrifiés.

Les victimes, 72 au total, étaient suspendues dans un bosquet sacré.

Mais, ces deux cérémonies sont exceptionnelles par leur importance. Généralement, il s’agissait d’offrandes ou de sacrifices à caractère plus personnel.

Dans le monde viking, banquets et sacrifices étaient souvent associés.

 

Nains, géants, trolls et elfes

L’univers viking grouillait de créatures plus ou moins maléfiques. Les géants étaient plutôt lents d’esprit mais étaient craint à cause de leur taille.
Créatures du froid et de la nuit, ils ne supportaient pas le soleil, qui les transformait en pierre, tout comme les nains, peuple souterrain.

Les trolls vivaient également dans des souterrains sous des tumulus. Rudes et sauvages, les trolls vivaient à Jotunheim, avec les géants, qui les utilisaient souvent comme serviteurs.

Les elfes possèdent des origines plus complexes. On leur faisait des sacrifices au début de l’hiver, liés à des rites de fertilité.

Les Elfes Clairs étaient presque aussi beaux que des dieux. Par contre, les Elfes Noirs étaient hideux.
Ces deux légendes ont perduré sous la forme des fées et des lutins.

 

Serpent et Dragon

On ne rencontre guère de serpents en Scandinavie. Leur présence dans les légendes nordiques provient certainement d’une mythologie universelle et non d’une présence au quotidien.

Les serpents étaient souvent confondus avec les dragons. Les drakkars « vaisseaux dragons » en symbolisaient la puissance.

Dans la mythologie nordique, le serpent est malfaisant. Il vit sous terre et est associé à la mort. On craint son venin.

Le dragon a une symbolique plus complexe. Il inspire un plus grand effroi que le serpent. Son souffle de feu fait fondre un bouclier et les épées se brisent sur ses écailles.
Lui aussi vit sous terre et n’en sort que la nuit.

Dans les mythologies nordiques et germaniques, les dragons jouent le rôle de gardiens de trésor.
Ils sont également dépositaires d’une sagesse ésotérique. Fafnir, qui s’est transformé en dragon, a la réputation de posséder une connaissance infinie.
En buvant accidentellement du sang de dragon, Siegfried a appris à parler le langage des oiseaux.

La fin du monde

Le récit nordique de la fin du monde est unique car il évoque en détail la catastrophe ultime. Le monde des dieux et des hommes doit finalement être détruit. Même Odin et Thor ne pourront empêcher l’inéluctable.

Selon le mythe, l’avènement du Ragnarök doit être précédé d’une guerre entre les hommes. Puis, viendra un hiver épouvantable, long de trois ans. Les loups qui poursuivent la lune et le soleil finiront par dévorer leur proie.
La terre tremblera et arbres et rochers s’abattront.

Trois coqs chanteront et les forces du Mal se déchaîneront alors. Le loup Fenrir brisera ses chaînes et le Serpent du Monde jaillira de la mer pour cracher son venin.

Tous les ennemis des dieux s’allieront pour l’ultime combat.

Lors de ce combat, Thor sera tué par Jörmungand, le Serpent du Monde. Odin sera englouti par Fenrir. Les ennemis s’entretueront puis le Soleil s’obscurcira. Le firmament s’ouvrira et les étoiles tomberont du ciel.
L’océan engloutira la terre.

Après ce cataclysme, un nouveau monde émergera. Deux des fils d’Odin survivront ainsi que deux fils de Thor.
Un couple d’humain survivra à la bataille finale et repeuplera la terre. Malgré tout, le mal restera présent dans ce nouvel âge de l’innocence.

 

 

 

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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 13:54
Depuis les temps de l'Égypte et de la Mésopotamie anciennes jusqu'à nos jours, en Haïti, en Australie ou en Afrique, des gens en pleine santé sont tombés malades et sont morts parce qu'on leur avait jeté un sort. Une abondante littérature existe sur ce sujet.
Il y a de nombreuses manières de jeter des sorts. On peut façonner une effigie de la victime et la cribler d'épingles ou la brûler; l'effigie peut être en cire, en bois, en argile, en chiffons ou en paille. Des incantations ou des chants peuvent aussi jeter un sort. Des pierres ou des armes « chargées » de magie, ou bien des objets contenant des poudres ou des herbes aux pouvoirs maléfiques, servent au même dessein.
Mais, quelle que soit la méthode, est-ce le sort jeté qui tue ou l’intime conviction d’une mort prochaine de celui qui en est victime ?
Les scientifiques se sont penchés sur la question. Que l’on y croit ou non, on ne peut qu’être convaincu de notre méconnaissance du psychisme humain.

La méthode de « l’os pointé »

Une méthode bien connue d'exécution rituelle est celle de l' « os pointé », utilisée par les aborigènes d'Australie. La victime ne subit aucun contact matériel, mais son destin est aussi sûrement scellé que si on lui transperçait le coeur d'une lance.

L'arme dont on le vise peut être en os, en bois ou en pierre. Ce qui compte, c'est la croyance en sa magie. Dans son livre sur les aborigènes d'Australie, publié en 1925, le Dr Herbert Basedow décrit l'effet du rite de l' « os pointé ».

" L'homme qui découvre qu'un ennemi est en train de pointer un os sur lui offre un spectacle pitoyable. Il se tient hagard, les yeux fixés sur la pointe meurtrière, les mains levées comme pour se protéger des effluves mortels qu'il imagine se déverser dans son corps. II blêmit, son regard devient vitreux, et ses traits se déforment horriblement... Il veut crier, mais les sons s'étranglent dans sa gorge; il ne peut qu'écumer. Il se met à trembler de tout son corps, et ses muscles se nouent involontairement. Il recule en chancelant et s'écroule sur le sol. Pendant un moment, il paraît évanoui, mais, peu après, il se contorsionne, comme en proie à une atroce agonie, et, se couvrant le visage de ses mains, il se met à gémir. Au bout de quelque temps, il semble plus calme, et il rampe jusqu'à son wurley, ou cabane. A partir de cet instant, il dépérit, il s'agite, il refuse de se nourrir et se tient à l'écart des travaux quotidiens de la tribu. À moins qu'un secours ne lui soit apporté sous la forme d'un contre-maléfice, administré par le nangarri, ou sorcier-guérisseur, sa mort n'est plus qu'une question de temps, relativement court. Si le sorcier-guérisseur intervient en temps opportun, il se peut que le condamné soit sauvé."

La théorie scientifique.

Bien que les méthodes diffèrent, la magie opère si l'on croit suffisamment en sa puissance. Le sorcier doit avoir une confiance absolue en son pouvoir; la victime, être convaincue de son infaillibilité, et la société en général, adhérer à ces croyances. Ce dernier point est particulièrement important.
On imagine l'effet produit, dans les cultures où la communauté considère la victime comme morte à partir du moment où elle sait qu'un sort lui a été jeté. Il arrive au condamné de cesser de boire et de manger, ce qui concourt à hâter sa fin.
À ces réactions de la victime devant l'os « pointé » sur lui, on a proposé une possible explication physiologique. Les effets sur l'organisme d'une forte peur sont analogues à ceux d'une colère violente : les glandes surrénales augmentent leur production d'adrénaline, réduisant l'irrigation sanguine dans les parties du corps moins essentielles, pour privilégier les muscles, dont la vie du sujet, par la fuite ou par le combat, peut dépendre.

L'adrénaline produit cet effet par une constriction du calibre des vaisseaux sanguins dans les parties du corps capables de survivre temporairement avec une moindre irrigation.

Cet avantage n'est toutefois acquis qu'à un certain prix. La diminution de l'irrigation sanguine s'accompagne de celle de l'apport d'oxygène transporté par les globules rouges. Privés en partie d'oxygène, les capillaires sanguins deviennent plus perméables au plasma sanguin, qui s'infiltre dans le tissu entourant ces vaisseaux. Il en résulte, au cours d'un état prolongé de peur ou de colère, une réduction généralisée du volume de la circulation sanguine.

Cette réduction entraîne à son tour celle de la pression du sang, et un cycle potentiellement désastreux peut s'installer : la réduction de la pression sanguine affecte les organes qui assurent la circulation du sang, et l'appauvrissement de la circulation réduit encore plus la pression sanguine. Faute d'une intervention, cet enchaînement peut être fatal.

Le mystère demeure.

Qu'un sort ou un maléfice puisse provoquer de tels désordres est déjà mystérieux en soi, mais plus étonnants encore sont les cas de décès survenant alors que les examens médicaux n'ont révélé ni réduction de la pression sanguine ni accumulation anormale de globules rouges.

Tel est le cas par exemple d'un Canaque du Queensland du Nord, en Australie, relaté par le Dr P. S. Clarke : « il était sûr de mourir bientôt, car on lui avait jeté un sort; le médecin l'examina et ne décela chez lui aucun problème médical; mais, quelques jours plus tard, il était mort. »
Il semblerait que, dans les sociétés où les effets d'un maléfice sont unanimement tenus pour assurés, il soit hors de doute que la « lance de la pensée » ait le pouvoir de tuer.

En 1953, un aborigène nommé Kinjika fut transporté par avion de son Arnhem Land natal (Territoire du Nord), en Australie, jusqu'à un hôpital de Darwin. Il n'était ni blessé, ni empoisonné, ni atteint de maladie connue, mais il se mourait.

A l'hôpital, il survécut quatre jours dans de grandes souffrances, et il mourut le cinquième, victime d'un os « pointé » sur lui.
L'homme avait appartenu à la tribu des Mailli, et il avait violé une de ses lois régissant l'inceste. Convoqué devant une assemblée tribale de jugement, il ne s'était pas présenté et avait été condamné à mort par contumace.
Kinjika avait fui sa patrie, et l'exécuteur de la tribu, le mulunguwa, avait façonné et rituellement « chargé » l'os de la mort, le kundela.

Le rituel de « l’os pointé »

L'os peut être celui d'un homme, d'un kangourou ou d'un émeu; il peut aussi être en bois. Il mesure en général 15 à 22 centimètres de long, il est pointu à une extrémité et bien lisse. A l'autre extrémité, une tresse de cheveux est attachée à un trou ou collée avec une gomme provenant d'une graminée, le triodia.

Le kundela doit être chargé d'une puissante énergie psychique, au cours d'un rituel complexe qui doit être scrupuleusement suivi et dont le secret n'est divulgué ni aux femmes ni aux étrangers à la tribu. Si le condamné s'est enfui, l'arme est remise aux kurdaitcha, les tueurs rituels de la tribu.
Ces hommes tiennent leur nom des sandales qu'ils portent pendant leur chasse au coupable; elles sont tissées de plumes de cacatoès et de cheveux humains, et ne laissent pratiquement pas d'empreintes.

Les tueurs se couvrent le corps de poil de kangourou, collé sur leur peau enduite de sang humain, et ils portent un masque en plumes d'émeu. Ils opèrent à deux ou trois. Implacables, ils poursuivent leur gibier humain pendant des années s'il le faut.
Quand ils ont enfin acculé leur proie, ils s'en approchent à une distance d'environ 5 mètres et le « frappeur », un genou en terre, vise le condamné comme avec un pistolet. Le kurdaitcha lance l'os dans sa direction, en émettant un chant bref et perçant. Puis les chasseurs se retirent, abandonnant leur victime à son malheureux sort. Lorsqu'ils sont de retour dans leur village, les kurdaitcha brûlent le kundela de façon cérémonielle.

Les aborigènes d'Australie utilisent le kundela dans les cérémonies d'initiation, contre leurs ennemis et contre ceux qui ont violé les lois tribales. Dans ces trois domaines, son pouvoir est redoutable. On ne connaît que peu de cas d'hommes ayant survécu après avoir eu l'os « pointé » sur eux.

Par contre, les effets funestes d’un sort peuvent immédiatement cesser si la victime s’en croit délivrée. Cela tend à démontrer que ces effets sont bien de nature psychosomatique.

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 13:51
Par une nuit très froide de janvier 1969, un automobiliste tombe en panne à Pond Square, dans Highgate, à Londres. Il remarque alors un gros oiseau blanc près d’un mur.
Le volatile était à demi-déplumé et l’homme pensa qu’il avait été victime de maltraitances.

Il regarda autour de lui mais ne vit personne et quand il se retourna pour porter secours à ce volatile, il avait disparu.

En 1970, en février, un couple vit un gros oiseau blanc atterrir à côté de lui. Il décrivit plusieurs cercles en courant puis disparut dans l’obscurité.

De nombreux autres témoignages perlent de cet oiseau blanc, déplumé qui apparaît par de froides nuits d’hiver.
L’histoire de ce volatile commence en mars 1626 alors que le philosophe Francis Bacon se promène dans les rues de Highgate, un jour de neige.
Il remarque que l’herbe qui a passé tout l’hiver sous la neige est encore verte lorsqu’elle est exposée aux rayons du soleil.
La neige aurait-elle des propriétés conservatrices ?

Aussitôt, Bacon fait stopper la voiture à Pond Square et demande au cocher d’aller acheter un poulet dans une ferme voisine.
Il le fait tuer et partiellement plumer puis vider. Ensuite, il farcit le corps du poulet avec de la neige puis le place dans un sac rempli de neige.
Bacon venait d’inventer sans le savoir le principe de la congélation.

Pendant cette expérience qui ne put aller à terme, il s’évanouit soudain. On le transporte chez un ami mais meurt quelques jours plus tard

Depuis, l’étrange poulet déplumé a été souvent vu vers Pond Square. Tous les témoins parlent d’un gros volatile à moitié déplumé, moitié marchant, moitié volant, qui tourne en cercles avant de disparaître.

Plusieurs personnes essayèrent bien de le capturer mais à chaque fois, le poulet disparaissait aussi subitement qu’il était apparut.

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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 12:30

De nos jours, une amazone désigne une femme qui monte à cheval avec les deux jambes du même côté. Cela montre à quel point le mythe des amazones a franchi les siècles. Le nom grec « amazones » signifie « celles qui sont privées d’un sein ».
Cette appellation fait peut-être référence au fait que ces femmes se coupaient un de leur sein pour tirer plus facilement à l’arc.

Une citation de l’historien grec du Ier siècle avant notre, Diodore de Sicile fait référence à de farouches guerrières qui pratiquent les arts de la guerre.
Mais, le mythe des amazones nous vient principalement d’Hérodote, grand voyageur et très certainement le premier historien grec.

Cependant, Hérodote croyait aux dieux et ses récits comportent de multiples références à des mythes et des légendes.

Même si nombre de ses références historiques s’avèrent exactes, on ne peut que prendre du recul face à ses informations.
Néanmoins, certaines découvertes peuvent nous amener à nous demander si les amazones ne sont pas un peu plus qu’un simple fantasme masculin.

Les Amazones selon la mythologie grecque

Peuple de femmes guerrières issu de l’union entre Arès, Dieu de la guerre, et la nymphe Harmonie, les Amazones habitaient une région à l’est de la mer Noire.

Elles ne vivent qu’entre femmes et élèvent leurs filles pour en faire des combattantes et des chasseresses.

Elles ne s’unissent avec des hommes que pour se reproduire. Mais, elles ne conservent auprès d’elles que les filles.

Selon Hérodote, « une fille ne se marie pas avant d’avoir tué un ennemi. Certaines meurent et vieillissent sans avoir été mariées, faut de pouvoir remplir cette mission » (Histoires, livre IV).

Les Amazones vénéraient également Artémis, la virginale déesse de la chasse. Leur société matriarcale ne laissait qu’une place secondaire aux hommes, cantonnés aux travaux domestiques.

Les Amazones apparaissent à plusieurs reprises dans la mythologie grecque. L’épisode le plus connu concerne le 9e travail d’Héraclès (Hercule).

La ceinture d’Hippolyté, reine des amazones :

Admétè rêvait de recevoir un cadeau extraordinaire. Son père eut l’idée d’envoyer Héraclès auprès d’Hippolyté, la reine des amazones, et de lui prendre sa ceinture.

Accompagné de Thésée et de Télamon, Héraclès se rendit sur le territoire des farouches guerrières.
La reine ne fut pas insensible à la virilité du héros et accepta de lui donner la ceinture sans livrer bataille.
Cette ceinture lui avait été offerte par Arès.

Mais, cette histoire n’était pas du goût d’Héra, épouse de Zeus. La déesse prit donc la forme d’une amazone et incita les guerrières à se révolter contre Héraclès.
Ce dernier pensa que Hippolyté l’avait trahi et la tua ainsi que de nombreuses autres amazones.

Peu après cette malheureuse aventure, Thésée s’est rendu chez les amazones pour enlever leur nouvelle souveraine, Antiope, qu’il trouve à son goût.

En représailles, les Amazones quittent leur territoire et envahissent l’Attique. Elles sont repoussées par l’armée de Thésée.
De l’union de Thésée et d’Antiope naît Hippolyte qui deviendra le héros de la pièce de théâtre de Racine, Phèdre.

Dans l’Iliade, les Amazones sont citées à trois reprises mais les indications sont trop vagues pour accréditer leur réelle existence.

Mythes sur les Amazones

Beaucoup d’auteurs, à différentes époques, ont écrit sur ce thème. Selon la coutume, ces femmes servaient dans l’armée pour une période déterminée durant laquelle elles conservaient leur virginité.
Ensuite, elles pouvaient s’accoupler mais conservaient le pouvoir et toutes les responsabilités des affaires de l’Etat.

Pour perpétuer la race, les Amazones se rendaient une fois par an, chez les Gargaréens, pour s'accoupler. Les nouveaux-nés mâles étaient tués ou renvoyés chez leurs pères.

Pour être crédible, le mythe devait se dérouler dans une région inconnue des Grecs. A l’origine, ils situaient le peuple des amazones dans la région du Caucase.
Mais, quand les Grecs colonisèrent cette partie du monde, ils ne trouvèrent aucune trace de ce peuple mythique.

Cela n’était pas un problème. On révisa tout simplement la légende et on plaça le royaume beaucoup plus loin à l’est.

Selon Hérodote, elles avaient migré en Scythie, près de l’actuelle mer d’Azov.

Ce mythe n’est pas purement grec d’ailleurs. Bien après la fin de l’Antiquité, les amazones sont citées par plusieurs explorateurs dont Marco Polo.
Mais aucune preuve n’est jamais venue étayer ces affirmations.

Mythe ou réalité ?

Y a-t-il un fond de vérité dans cette légende ? On sait que dans certaines sociétés anciennes, telle la société nomade des Kourganes en Russie, les femmes étaient traitées comme les égales des hommes.

Il est bien sûr possible que le mythe provienne de descriptions déformées de ces pratiques, inconnues dans le monde grec.

Il semble qu’il y ait eu des sociétés dans lesquelles les femmes participaient à l’art de la guerre.
On a retrouvé un tombeau dans le sud de l’Ukraine qui contenait plusieurs squelettes de femmes enterrées avec des armes.

Certains indices archéologiques semblent démontrer que des femmes, à cheval, ont guerroyé. Par exemple, les os incurvés d’une femme découverts dans une tombe du Kazakhstan attestent une vie passée à cheval.

Certains historiens pensent d’ailleurs que des tribus primitives et matriarcales seraient à l’origine du mythe des centaures.

Il est probable que le mythe des amazones se fonde sur une certaine réalité. Pour les Grecs dont la société était dominée par les hommes, nul doute que les amazones représentaient un fantasme.
Cette image inversée avait un impact incontesté sur l’imagination des hommes.

Jusqu’à quel point ces cultures pratiquaient le matriarcat ? Cela reste à découvrir.

 


 

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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 10:17

En creusant en 1961, un tumulus dans la ville de Tartarie en Transylvanie, les archéologues espéraient simplement trouver de quoi éclairer les découvertes précédentes, sur un site romain.
A leur grande surprise, trois petites tablettes d’argile gravées de signes bizarres furent exhumées.

La datation au carbone 14 révéla qu’elles remonteraient au IVe millénaire avant notre ère. Cela laisserait donc supposer que l’écriture a vu le jour non pas en Mésopotamie, berceau de la civilisation de Sumer, mais au cœur des inhospitalières steppes de l’Europe orientale.

Les tablettes gisaient au fond de ce qui semblait être un puits sacrificiel en compagnie de quelques ossements humains.
Elles portaient des symboles picturaux rappelant à la fois les inscriptions des tablettes de Sumer et celles des vestiges de la civilisation minoenne, en Crète.

Mais, les tablettes de Tartarie, qui auraient appartenu aux Vinca, tribu agricole de l’âge de pierre, précéderaient de un millénaire l’écriture sumérienne et de deux millénaires celle de Minos.

Cette théorie peut sembler hasardeuse. En effet, si l’écriture est apparut en Europe à l’âge de la pierre et non à Sumer à l’âge du bronze, on se demande comment elle aurait atteint la lointaine Sumer 1000 ans avant l’île crétoise.

De plus, autant il existe des vestiges du développement de l’écriture en Mésopotamie, autant il n’y en a aucune trace en Europe de l’Est.

Des préhistoriens pensent que la datation au carbone des tablettes de Tartarie est erronée. Pour d’autres, il ne serait pas impossible que, ayant été déplacées à l’intérieur du tumulus, les tablettes reflètent en réalité une époque de la culture vinca bien ultérieure à l’écriture sumérienne.

Selon une troisième hypothèse, les inscriptions figurant sur les tablettes seraient d’inintelligibles signes « magiques » qu’un peuple primitif aurait recopié sur les pots et les jarres des marchands venus d’une civilisation proche-orientale plus évoluée.

Reste que d’autres vestiges portant des signes « d’écriture » ont été retrouvés en Europe et posent également problème aux préhistoriens.

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 16:23

Les progrès de la génétique et ses applications concrètes offrent des perspectives passionnantes. En effet, grâce à l’ADN, on peut aujourd’hui élucider certains mystères historiques.
Des scientifiques viennent ainsi de démontrer que les maladies véhiculées par les poux avaient décimées la Grande Armée de Napoléon.
La mort de Louis XVII a également pu être élucidée. De même, on sait de manière certaine que la célèbre Madame Anderson n’était pas Anastasia, l’une des filles du Tsar Nicolas II.

 

Les grognards de Napoléon décimés par les poux vecteurs de maladies

C’est à Vilnius, au printemps 2001, qu’un charnier de milliers de squelettes a été découvert. Il s’agissait des restes des grognards de Napoléon, tombés quelques jours après le passage de la Berezina, pendant la retraite de Russie.

Olivier Sutour, professeur d’Anthropologie, à l’Université de Marseille a étudié ces squelettes :

« Il y avait 3 260 squelettes enterrés dans le fossé d’une fortification. En décembre 1812, la température est descendue à – 38°C. Le passage de Vilnius s’est soldé par la mort de 40 000 soldats.

Sur le terrain, il ne restait que des os, des bouts de tissus et quelques bottes. Pas d’armes, très peu d’argent, et des boucles d’oreilles, classiques chez les grognards.

J’ai surtout rapporté des mâchoires ainsi que des bouts d’uniforme avec de la terre autour. C’était à la demande du Pr Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses.
On espérait en effet y trouver des poux. »

Les experts savaient déjà que les grognards véhiculaient des poux dans leurs vêtements. A l’époque, on ne savait pas que les poux transmettaient des maladies.

Le lien entre cet insecte et le typhus ne sera établi qu’en 1909.

Dans les restes ramenés de Vilnius, les chercheurs ont découverts cinq « squelettes » de poux dont trois ont la trace du germe de la fièvre des tranchées de la Première Guerre mondiale.

Grâce aux analyses effectuées, sept soldats avaient conservé la trace de la fièvre des tranchées et trois autres avaient le typhus.

Selon les spécialistes, au moins 30% de ces soldats sont morts d’une maladie transmise par les poux.

Des traces de peste à Montpellier

En 1997, lors des travaux du tramway, un cimetière médiéval a été mis au jour. Des chercheurs ont découvert dans la nécropole Saint-Côme et Saint-Damien, des milliers de squelettes, enterrés entre le Xe et le XVIe siècle.

Des dents prélevées sur certains d’entre eux ont démontré que ces personnes étaient mortes de la peste noire.
Cette terrible épidémie avait débuté à Marseille en 1348. La population de Montpellier avait également été décimée.
Il ne s’agissait ni du typhus, ni de la maladie du charbon mais bien de la peste noire. En effet, des séquences d’ADN de Yersinia pestis, l’agent de l’une des formes de la peste, ont été retrouvées par les chercheurs.

Anastasia a-t-elle survécue ?

En 1984, la presse annonçait la mort d’une Américaine, Madame Anderson. Depuis 1920, cette femme avait suscité l’un des grands mystères de l’histoire. Etait-elle vraiment la grande duchesse Anastasia, fille du Tsar Nicolas II, seule survivante du massacre d’Iekaterinbourg ?

Selon la version officielle, Nicolas II, sa femme et leurs cinq enfants ont été exécutés dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918.

Tsar Nicolas II entouré de sa famille. Anastasia est assise à côté de son père

Les corps ont été ensuite dépecés, arrosés d’acide et d’essence, puis brûlés. Les restes ont été jetés dans un puits de mine inondé.

Cette version a toujours contenu des imprécisions et des récits contradictoires.

Les traces du passage de la tsarine et de ses quatre filles auraient été retrouvées à Perm en août et septembre 1918, selon Kirsta, chef du contre-espionnage blanc.

Le 17 février 1920, une jeune femme prétend être Anastasia Romanov. Elle dit avoir été sauvée du massacre par un soldat.
L’inconnue devient Madame Tchaïkowski puis quitte l’Allemagne en 1929 pour les Etats-Unis, où elle prend le nom de Madame Anderson.

La polémique sur son identité continue jusqu’à sa mort. Pourtant, dès 1928, un détective retrouve la trace d’une certaine Franziska Schanzkowski, ouvrière polonaise, qui a déjà fait deux séjours en hôpital psychiatrique.
Les deux femmes ont une écriture semblable et toutes deux portent une cicatrice au majeur de la main gauche, détail révélée par la mère de Franziska.
Malgré les faits, Madame Anderson refuse d’admettre l’évidence, tout autant d’ailleurs que ses partisans.

Anna Anderson en 1955

Un test ADN effectué en 1993 a démontré que cette Madame Anderson ne pouvait en aucun cas être Anastasia. Cette analyse de l’ADN a été effectuée sur les restes exhumés de la famille impériale ainsi que sur quelques cheveux de Madame Anderson.

En 1970, une autre femme est morte en laissant derrière elle un manuscrit à n’ouvrir que 10 ans après.
Dans ce document, publié en 1982, elle affirme être la grande duchesse Maria, sœur d’Anastasia. Cette fois encore, seule une analyse d’ADN pourra révéler la vérité.

Louis XVII est-il mort au Temple ?

Louis XVI est monté sur l’échafaud en 1793. Louis XVII a dix ans en 1795 et il vit incarcéré à la prison du Temple.
C’est un enfant, affaibli et malade, qui meurt 8 mois plus tard de la tuberculose.

Cet enfant a vécu un véritable enfer pendant plus de 6 mois. Il est emmuré, vit dans la pénombre, ne voit jamais personne et ne quitte plus son lit envahi par la vermine.

Louis XVII au Temple, gravure du XVIIIe siècle (Musée Carnavalet, Paris)

C’est Barras, qui, en 1794, rendra à l’enfant des conditions de détention décentes. Un médecin ne pourra que constater qu’il est trop tard.
L’enfant est atteint de tuberculose et trop faible pour lutter contre la maladie.

Portrait de Louis XVII, par le peintre David

Dès lors, des rumeurs vont circuler, prétendant qu’il y a eut substitution d’enfant avant la séquestration.
Les médecins de l’époque sont eux-mêmes convaincus que l’enfant mort au Temple, n’est pas Louis XVII.

L’affaire du Temple a alimenté régulièrement la chronique depuis. Plusieurs personnes ont prétendus être Louis XVII.
Le plus célèbre des prétendants est Naundorff, un horloger berlinois, qui débarque à Paris en 1833.
Cet homme, condamné comme faux-monnayeur, est pourtant reconnu par plusieurs anciens serviteurs de la famille royale.
Expulsé de France, il finit sa vie aux Pays-Bas.
Il sera d’ailleurs l’inventeur d’un explosif que l’armée hollandaise utilise jusqu’en 1918 sous le nom de « bombe Bourbon ».

Naundorff en 1845

En avril 2000, à l’initiative de l’historien Philippe Delorme, deux professeurs de génétique humaine ont confirmé que l’enfant du Temple était bien le jeune Louis XVII.
Le Dauphin est bien mort de la tuberculose à l’âge de 10 ans.

Le cœur de Louis XVII, conservé dans une urne de cristal au Mémorial de France de Saint-Denis, a confirmé le lien familial.
La comparaison entre l’ADN de ce cœur et le code génétique de Marie-Antoinette, établi notamment à partir de cheveux de la reine, a révélé que l’enfant mort au Temple était âgé d’environ 10 ans et était bien son fils.

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 17:34
 La découverte de la grotte Chauvet en 1994 a remis en cause la naissance de l’art préhistorique. Si cette grotte est célèbre, d’autres comme la grotte de Bergifal le sont moins. Pourtant, cette grotte révèle des gravures qui nous obligent à nous interroger sur notre propre évolution.


Une chronologie rassurante

C’est en 1879 que les première peintures rupestres sont découvertes. Devant les gravures de la grotte d’Altamira en Espagne, les préhistoriens restent sceptiques.
En effet, les peintures sont de véritables fresques artistiques qui leur semblent incompatibles avec les connaissances de ces hommes primitifs.
En 1940, la grotte de Lascaux permet aux chercheurs d’établir une chronologie des différents styles de l’art préhistorique.

A cette époque, les paléontologues pensent que les premières grottes ornées datent de – 23 000 ans et qu’il faut attendre – 15 000 ans pour voir apparaître les premières fresques peintes.

Le célèbre auroch de Lascaux

Lascaux ( - 15 000 ans ) et Altamira ( - 12 000 ans) rentrent parfaitement dans cette chronologie.

Une vache et un cheval polychromes (Lascaux)

Des découvertes bouleversantes

Toutes nos certitudes ont été balayées avec les découvertes successives des peintures d’Arcy sur Cure en 1990, de la grotte Cosquer en 1991 et de la grotte Chauvet en 1994.

Datée au carbone 14, la grotte Cosquer remonte à – 28 000 ans. Les peintures racontent les grandes chasses des âges glaciaires.

On y voit des petits chevaux, des pingouins, des méduses ainsi que d’étranges empreintes de mains décalquées à l’ocre rouge.

En 1995, nouveau coup de théâtre dans le petit monde des préhistoriens. La grotte Chauvet, découverte un an plus tôt, est datée de – 33 000 ans.

 

Ce qui est important dans toutes ces découvertes c’est que les paléontologues ont toujours affirmé que l’art préhistorique s’était amélioré au fil du temps. Pour l’espèce humaine, il est logique de penser en terme « d’évolution ».
On part toujours du plus « primitif » pour aller vers le plus « évolué ».
Malheureusement, cette théorie est totalement balayée par ces découvertes.

Une évolution mise à mal

La grotte Chauvet ne s’affirme pas uniquement comme la plus ancienne mais également comme la plus élaborée artistiquement.

Face aux superbes fresques, il est évident que les artistes étaient au firmament de leur art et non à ses balbutiements.
La vieille théorie qui prétendait que des millénaires avaient été nécessaires à la gestation de l’art est donc devenue périmée.
Les chercheurs ont bien du admettre que ces peintures étaient parmi les plus élaborées.
A travers son bestiaire de près de 350 animaux parfaitement reproduits, on constate une parfaite maîtrise artistique.

 

Quand on sait que la grotte Chauvet est de peu postérieure à l’arrivée de l’homme de Cro-Magnon et qu’elle aurait été décorée à une époque ou Cro-Magnon et Néandertaliens coexistaient, on ne peut que s’interroger.

De qui ces hommes tenaient-ils leur art ? Pourquoi les peintures de grottes plus récentes montrent-elles une moins bonne maîtrise des techniques de dessin ?

Le mystère de la grotte de Bernifal

La grotte de Bernifal, située en Dordogne ( France ), est mondialement renommée pour ses 110 gravures et peintures rupestres, notamment un magnifique mammouth tracé à l'argile.

Mais on décrit moins un dessin qui semble montrer un dinosaure affrontant un mammouth.

Et toute aussi étrange, la gravure de ce cheval qui semble véritablement harnaché alors que l’on sait que la domestication de cet animal ne se fera que très longtemps après la disparition de ces artistes qui ont œuvrés à Bernifal.
Cette grotte a été découverte en 1902.

 

D'autres mystères sur l'art préhistorique reste totalement inexpliqué. On peut citer les pétroglyphes anciens retrouvés en Amérique du Nord.

 

Plus de questions que de réponses

Qui étaient ces artistes ? De qui tenaient-ils leur art ? Pourquoi peignaient-ils ces fresques ? Pour qui ces gravures étaient-elles destinées ? Comment des hommes dits « primitifs » ont-ils pu peindre un cheval harnaché ? Comment des hommes ont-ils pu représenter un dinosaure ?
Vous ne verrez pas dans les livres officiels certaines gravures que l’on pourrait ranger dans la catégorie de celles qui dérangent. Cela évite sans doute de se poser des questions embarrassantes.
Pourtant on ne peut nier que ces gravures existent et il faudra bien qu’un jour, un paléontologue ait le courage d’affronter la communauté frileuse des scientifiques.

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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 11:48
Le culte de la Vierge Marie n’aurait probablement pas connu un tel succès s’il ne s’était appuyé sur différents cultes féminins, venus du plus profond de notre histoire. La Vierge noire est le témoin de cette spiritualité oubliée. Pourquoi la couleur noire ? D'où vient cette représentation peu conforme au dogme chrétien de la Vierge ?

Une Vierge peu conforme au dogme chrétien

En général les Vierges noires portent un enfant, souvent sur le genou gauche. Elles sont l’objet de pèlerinages et on leur accorde un grand pouvoir de guérison et de fertilité.
La plupart de ces vierges ont causé beaucoup de souci à l’Eglise catholique. Dès qu’elle le peut, l’Eglise les escamote sans trop choquer les populations locales.

Depuis le XIXe siècle, beaucoup de ces Vierges noires ont été remplacées par des représentations plus conformes au modèle marial.
Souvent, elles ont tout simplement été repeintes en blanc.

Ces Madones ont parfois un air oriental et un peu byzantin. Elles sont auréolées de nombreuses légendes.
La Vierge noire de Tindari aurait été retrouvée dans un coffret mystérieux échoué sur la plage. Celle de Loreto se serait brutalement matérialisée en mai 1291 dans une construction.

La Vierge, surtout quand elle était noire, a tenu une place considérable dans la spiritualité chrétienne du Moyen Âge. Elle deviendra la protectrice des Chevaliers du Temple, et plus tard, celle de l’ordre des chevaliers Teutoniques.
Elle figurait sur les bannières des hommes de guerre, qui organisaient des tournois en son honneur.

Les grandes cathédrales gothiques étaient les temples de cette nouvelle déesse. Entre 1170 et 1270, pas moins de 80 cathédrales dédiées à Notre-Dame et 500 églises seront édifiées à sa gloire.
La plus grande partie de ces monuments seront bâtis sur des sites déjà consacrés par la présence d’une statue de Madone, le plus souvent noire et généralement préchrétienne.

Vierge noire de la cathédrale de Tarragone, en Espagne. Elle a été copiée sur celle de Montserrat

A Rome, on refusait alors la distinction entre les Vierges « noires » et les Vierges « blanches ».
La couleur noire était expliquée rationnellement : par la fumée des cierges, par l’âge et l’oxydation ou par la noirceur des pêchés des fidèles !

En réalité, on omettait de préciser que ces statues avaient intentionnellement été taillées dans des matières noires et que cette couleur avait été délibérément choisie.

Faites le plus souvent de pierre ou d’ébène, ces Vierges sont toujours somptueusement parées. Curieusement, elles portent presque toujours une couronne. Elles sont associées à des cultes de la Lune ou des étoiles. Il s’agit donc d’une pratique qui nous ramène à l’ère préchrétienne. Ces rites perpétuent des cultes païens en l’honneur de divinités féminines.

Les Vierges noires dans le monde

Jusqu’au XVIIIe siècle, les pèlerins qui se rendaient à Chartres observaient un rite mystérieux qui n’avait rien de chrétien.
Après avoir prié dans l’abbaye et entendu la messe, ils descendaient, par un passage situé au nord de l’église, dans une crypte souterraine.
Là, ils adoraient en silence une statue d’ébène, Notre-Dame-de-Sous-Terre. Celle-ci était une femme assise qui tenait un enfant dans ses bras.
La tête de la statue était couronnée et, à ses pieds, on pouvait lire l’inscription latine : Virgini pariturae (La Vierge devant enfanter).

Détruite sous la Révolution, cette statue de la Vierge noire sera refaite au XIXe siècle et, depuis, elle est vénérée sous le nom de « Vierge au pilier ».
On sait également que, depuis toujours, une Vierge a été vénérée sur le site de Chartres et que le fameux puit a probablement été creusé par les anciens Celtes, ou bien par ceux qui les ont précédés.

A Montserrat, en Espagne, on adore une statue semblable à celle de Chartres.

A Crotone, en Italie, sur le promontoire qui surmonte le golfe de Tarente, il existait autrefois un temple dédié à Hera Lacinia, la déesse romaine de la Lune et la protectrice des femmes. L’église de Crotone, comme la cathédrale de Chartres ou celle de Montserrat, abrite encore une statue de « femme noire ».

Ces trois Vierges noires sont loin d’être les seules à être vénérées en Europe. On estime leur nombre à une quarantaine sur notre seul continent.
Les sites les plus importants sont Einsiedeln en Suisse, Rocamadour, Dijon, le Puy et Avioth en France, Orval au Luxembourg, Loreto, Venise ou Rome en Italie.

Des Vierges non chrétiennes

Il faut se rendre à l’évidence que ces Vierges noires nous mettent en présence de cultes qui dépassent les dogmes chrétiens sur la virginité de la « Mère de Dieu ».

Presque tous les aspects de ce culte laissent transpirer un paganisme originel, resté incroyablement vivace après des siècles de christianisation et de chasse aux superstitions.

La plupart de ces Vierges noires sont liées à des rites de fertilité, de fécondité et de sexualité. Ce ne sont pas là les attributs ordinaires de la Vierge chrétienne.

Ces statues sont chargées d’un symbolisme bien éloigné de celui de la mère du Christ. Leur sens dépasse la symbolique chrétienne.
Mais, de quel passé lointain, nous arrivent-elles ? Pourquoi avoir choisi le « noir » ? Représentent-elles un hommage à des visiteurs à la « peau noire « ?
Quel message nous apportent-elles ? Et comment sont-elles arrivées jusqu’en Europe et par qui?

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